Fakhri El Ghezal (né en 1981, à Akouda en Tunisie) est un artiste plasticien
et cinéaste indépendant tunisien dont la pratique inclut la photographie argentique, la vidéo, la peinture, le dessin, la calligraphie ainsi que des hybridations entre ces médiums. Dans l’œuvre de El Ghezal, “il s’agit toujours de la lumière, de la manifestation par la lumière et dans la lumière ”,1 qui lui permet de faire surgir une mémoire enfouie, de donner à voir des traces révolues et révélées.
Pour son exposition à la galerie, intitulée « D’eaux, de graines et de particules lumineuses », Fakhri El Ghezal révèle un récit transversal composé de dessins où la mémoire se manifeste par des apparitions lumineuses faites de chimie et de pigments. Utilisant eau de javel et encre, ces « visions-révélations » émergent sous forme d’affleurements et de superpositions de séquences. Elles forment entre elles des dialogues et manifestent des bribes de souvenirs de l’expérience carcérale qu’a vécue l’artiste et des confinements dus à la pandémie du Coronavirus. Dans ces moments d’enfermement, ces œuvres expriment une solitude partagée, un retour à une matérialité et à une proximité qui permettent l’évasion.
La naissance de cette pratique est due à un « accident plastique », de la rencontre de l’eau de javel avec du papier coloré. De cet évènement, et par sa réitération, l’artiste en tire une démarche singulière. Dans un temps d’auto-résidence, la répétition du mouvement et du motif lui permet de trouver une forme de paix. A la manière d’un chapelet de prière, la récurrence du geste mène à une sorte de perdition méditative, accompagnée par le procédé de la javel qui révèle la lumière et questionne l’aléatoire.
Exposition ouverture du 13 juin au 20 juillet, Mardi au Samedi, de 11h à 19h.