Du 23 mars au 02 août 2019
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De toutes les grandes villes d’Amérique, Chicago est celle qui fait le plus la preuve de son indépendance artistique. Déjà dans les années 1940, alors que New York était tourné vers l’Expressionisme abstrait, les milieux artistiques de Chicago s’orientaient non seulement vers l’Expressionisme allemand et le Surréalisme mais également vers l’art primitif et l’art brut, auquel ils avaient été initiés par les écrits de Prinzhorn et de Dubuffet.
Lorsqu’en 1951 Dubuffet se rendit aux Etats-Unis pour installer sa collection d’art brut chez le peintre Alfonso Ossorio à East Hampton près de New York, c’est naturellement à Chicago qu’eut lieu la première rétrospective de son œuvre.
A cette occasion il prononça sa célèbre conférence Anticultural Positions qui fut reçue avec enthousiasme par un groupe d’artistes, de collectionneurs et d’amateurs avertis, tandis que la collection, restée à New York pendant les dix années qui suivirent, ne suscita guère d’intérêt auprès des artistes et des critiques newyorkais.
Ce fut ensuite au tour d’un groupe d’artistes des années 1960, connus sous le nom d’ « Imagistes de Chicago », d’entretenir des relations intenses avec l’art outsider, dont ils furent des collectionneurs avisés. Parmi eux Karl Wirsum, Jim Nutt et Gladys Nilsson, revendiquèrent l’influence de Joseph Yoakum sur leur propres travaux et ce fut également un artiste de Chicago, le photographe surréaliste Nathan Lerner, qui permit la sauvegarde de l’œuvre d’Henry Darger.
Après avoir servi d’inspiration à de nombreux artistes, les valeurs esthétiques de l’art outsider s’imposèrent aux collectionneurs, marchands et conservateurs de Chicago, qui jouèrent à leur tour un rôle prédominant dans la reconnaissance de cet art comme partie intégrante du patrimoine artistique américain, notamment avec la fondation en 1991 d’Intuit, le premier centre d’art intuitif et outsider aux Etats-Unis.
L’exposition Chicago : foyer d’art brut a été conçue par les deux commissaires Kenneth C. Burkhart et Lisa Stone et organisée par INTUIT, musée de Chicago dédié à l’art outsider et intuitif, sous le nom Chicago Calling : Art Against the Flow . Elle fait honneur à dix artistes, Henry Darger, William Dawson, Lee Godie, Mr. Imagination, Aldobrando Piacenza, Pauline Simon, Drossos Skyllas, Dr. Charles Smith, Wesley Willis et Joseph E. Yoakum qui ont porté au plus haut la singularité artistique de Chicago.À part Henry Darger, le reclus dont l’œuvre épique et délirante fut construite clandestinement, les artistes étaient en lien avec la scène artistique et interagissaient de façon individuelle avec les écoles d’art, les galeries et les collectionneurs.
C’est donc une histoire de l’art brut propre aux Etats-Unis qui nous est donnée, où l’appréciation des formes puissantes et insolites de la pulsion créatrice sont associées au Folk Art, art populaire traditionnel et où l’art des autodidactes (self-taught art) , s’est souvent développé en extérieur, dans les jardins, dans les cours ou dans la rue.
Exposition Paris : Chicago : foyer d’art brut
Dates : Du 23 mars au 02 août 2019
Lieu : Halle Saint Pierre
2, rue Ronsard
75018 Paris
Métro : Anvers (ligne 2), Abbesses (ligne 12)
Horaires : De 11h à 18h. De 11h à 19h samedi. De 12h à 18h dimanche. De 11h à 16h30 les 24 et 31 décembre. Fermé les 25 décembre, 1er janvier, 1er, 8 mai et 14 juillet
Plein tarif : 9 euros
Tarif réduit : 7 euros
Tarif moins de 15 ans : 6 euros