Du 06 mars au 10 juin 2012
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Véritable âge d’or de la miniature flamande, le XVe siècle a donné une place majeure à l’art des enlumineurs. La Bibliothèque royale de Bruxelles et la Bibliothèque nationale de France ont réuni leurs collections pour présenter ce moment exceptionnel dans l’histoire de la « peinture de livres ». Après une première exposition présentée à Bruxelles, la BnF I François-Mitterrand dévoile quelque 90 manuscrits rarement montrés, chefs-d’œuvre de l’art flamand.
« Fruit des liens étroits qui unissent nos deux institutions, cette exposition sera l’occasion pour le public de découvrir des manuscrits parmi les plus prestigieux des collections belges et françaises, déclare Bruno Racine, président de la BnF. Elle permettra ainsi d’admirer le précieux manuscrit de la Vie de sainte Catherine d’Alexandrie, classé trésor national et récemment acquis par la BnF. »
L’art de l’enluminure atteint son apogée au XVe siècle sous l’impulsion des ducs de Bourgogne. Après la mort de Philippe le Hardi en 1404, ses héritiers étendent progressivement leur pouvoir aux anciens Pays-Bas méridionaux, constitués de nombreux territoires du nord de la France et de l’actuelle Belgique. Jean sans Peur, Philippe le Bon et Charles le Téméraire sont à la fois des mécènes et des bibliophiles actifs. Ils délaissent le foyer artistique parisien pour s’approvisionner dans leurs possessions les plus prospères, la Flandre, l’Artois, le Brabant et le Hainaut. Par goût personnel ou pour affirmer aux yeux de leurs voisins leurs visées politiques, ils s’adressent aux meilleurs enlumineurs de leur temps, contemporains de Jan Van Eyck ou Rogier Van der Weyden et c’est à Bruges, Anvers, Bruxelles mais aussi Hesdin, Lille ou Valenciennes que les manuscrits sont réalisés. La demande étant aussi soutenue par les fonctionnaires et ecclésiastiques de haut rang, les courtisans ou les bourgeois fortunés, la production du livre enluminé va connaître un essor sans précédent.
Ces manuscrits enluminés sont des œuvres collectives confectionnées dans des ateliers urbains selon une division du travail aboutie. Les volumes sont de grand format pour la plupart, calligraphiés d’une écriture belle et lisible, pourvus d’un décor luxueux. Leur contenu littéraire est essentiellement de langue française, souvent profane : traités moraux, traductions de textes antiques, hagiographies, mais aussi épopées chevaleresques et romans. Les œuvres sont souvent inédites et leur iconographie toujours rare.
L’intérêt des manuscrits présentés va cependant au-delà de leurs superbes ou étonnantes miniatures. Ils nous informent sur leurs commanditaires et le contexte de leur production. Ils témoignent non seulement du faste de la cour de Bourgogne et des ambitions politiques des ducs, mais aussi de l’apparition d’une esthétique nouvelle, sensible et picturale, à la recherche d’effets réalistes ou expressifs.
De l’art chatoyant et gracieux du Maître de Guillebert de Mets au style expressionniste du Maître de la Chronique d’Angleterre ou la légère ironie des dessins aquarellés du Maître de Wavrin, la richesse et la variété des œuvres dessinent un âge d’or de la miniature flamande auquel cette exposition rend hommage. Le manuscrit de la Vie de sainte Catherine de Simon Marmion, l’un des plus grands artistes du XVe siècle en Europe et dont les collections nationales ne possédaient jusqu’ici aucune œuvre majeure, sera l’un des fleurons de l’exposition.
Exposition : Miniatures Flamandes, 1404-1482
Dates : Du 06 mars au 10 juin 2012
Lieu : Bibliothèque Nationale de France (BNF) – site François Mitterrand
Quai François-Mauriac
75013 Paris
Métro : Quai de la gare (ligne 6), Bibliothèque François Mitterrand (ligne 14)
Bus : lignes 89, 62, 64, 132 et 325
RER : Bibliothèque François Mitterrand (RER C)
Horaires : Mardi – samedi de 10h à 19h. Dimanche de 13h à 19h.
Sauf lundi et jours fériés.
Plein tarif : 7 euros