Du 14 mars au 25 août 2013
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Au delà de l’action politique d’un Hugo pair de France sous la monarchie de Juillet, député sous la IIe République et sénateur à la fin de sa vie, au delà du parcours qui conduit le jeune royaliste à devenir le « grand-père » turbulent de la IIIe République, ce qui retient notre attention aujourd’hui, c’est la complexité et l’originalité de sa conception de « la politique ».
En 1874, à la veille de publier son roman historique et politique, Quatrevingt-treize, et l’ensemble de ses discours depuis 1841, ses Actes et paroles, Hugo s’interroge encore : « ce mot « la politique » m’a toujours paru peu défini. Quant à moi, j’ai essayé selon la mesure de mes forces, d’introduire dans ce qu’on appelle la politique, la question morale et la question humaine ».
Ces grandes interrogations sont, pour Hugo, morales et philosophiques plus qu’idéologiques. Les principes, chez Hugo, ne sont jamais loin de l’émotion. Les causes qu’il défend sont presque toujours basées sur des choses vues, sur des réactions d’abord situées à hauteur d’homme, quitte à ce que le poète les élargisse à la dimension de l’univers: « La grande chose de la démocratie, c’est la solidarité. […] La solidarité des hommes est le corollaire invincible de la solidarité des univers. Le lien démocratique est de même nature que le rayon solaire ».
Ces principes, parmi lesquels la Liberté, l’Egalité et la Solidarité, irriguent son œuvre littéraire, qu’il s’agisse du Dernier jour d’un condamné, des Misérables, des Châtiments ou de L’Année terrible, et, plus qu’à son activité purement « politique », c’est sans doute grâce à celle-ci que les « valeurs » qu’il défendait sont, aujourd’hui encore, si vivantes et nécessaires.
Le parcours est chronologique. Quatre îlots thématiques – peine de mort, misère, laïcité et enseignement, violence en politique – font le point sur des sujets et des préoccupations constantes chez Hugo. La présentation, très structurée, permet de hiérarchiser les œuvres et documents présentés, depuis les portraits et tableaux historiques, jusqu’aux livres, lettres, manuscrits et documents, en passant par les estampes. Tirées de l’édition des œuvres complètes de Victor Hugo illustrées publiée par E. Hugues de 1876 à 1897, une frise de gravures déroule les épisodes de la vie politique de Hugo et leur évocation ou leur développement dans l’œuvre littéraire.
Aujourd’hui encore, les exemples ne manquent pas de l’actualité et de la pertinence politique de Hugo – des extraits d’interventions filmées à la Chambre des députés et au Sénat ces dix dernières années permettront d’en prendre la mesure.
Lors de sa venue à Paris, Aung San Suu Kyi déclarait : « J’ai dit qu’une véritable révolution était une révolution de l’esprit et c’est pourquoi je tiens autant à Victor Hugo, car il a compris que toute véritable révolution part de l’intérieur ». Sa visite au musée témoignait de l’actualité que Victor Hugo conserve pour ceux qui combattent pour les droits de l’homme et la liberté. C’est pourquoi nous avons voulu lui dédier cette exposition.
Exposition : Hugo Politique
Dates : Du 14 mars au 25 août 2013
Lieu : Maison Victor Hugo
6, place des Vosges
75004 Paris
Métro : Bastille, Saint-Paul ou Chemin-vert
Bus : 20,29,69,76,96
Vélib : 27 bd Beaumarchais, 26 rue Saint-Gilles, 36 rue de Sévigné, 11 rue de la Bastille
Horaires : Ouvert de 10h à 18h du mardi au dimanche sauf lundis et jours fériés.
Tarifs :
• Plein tarif : 5 euros