Du 1er octobre 2008 au 5 janvier 2009
Enfant d’une fille de ferme, Séraphine est placée très jeune comme bonne dans un couvent de Senlis, puis chez une famille bourgeoise. A ses rares moments de liberté, elle se promène dans la nature, plonge ses mains dans l’eau glacée des rivières, à la tombée de la nuit, ou grimpe aux arbres. Un jour à 42 ans, Séraphine dont la foi chrétienne tourne au mysticisme, entend une voix qui lui “commande” de peindre. Autodidacte, elle fait elle-même les couleurs dont elle garde le secret.
“Elle disait: ‘Mon geste vient d’en Haut’. C’est une artiste habitée, par la Vierge, par la nature, les arbres, les fleurs. Elle n’a pas d’influence, c’est une oeuvre unique en soi”, explique Olivier Lorquin, directeur du musée et commissaire de l’exposition avec son frère Bertrand Lorquin.
Ses premières toiles, des natures mortes de petite taille, tombent par hasard dans les mains du collectionneur allemand Wilhelm Uhde, ami de Braque et de Picasso, chez qui elle fait le ménage. Surpris par l’intensité qui s’en dégage, il y voit l’expression du primitivisme moderne et l’encourage à peindre.
Pendant la Première guerre mondiale, Wilhelm Uhde doit fuir la France, après avoir vu sa collection saisie et Séraphine tombe dans la misère. Il la retrouve, à son retour en 1927, et lui organise des exposition, faisant entrer dans l’histoire des oeuvres qui auraient sans doute été oubliées. Mais Séraphine tombe peu à peu dans la folie.
De Séraphine Louis, morte en 1942 dans un hôpital psychiatrique, il reste 70 à 80 toiles, dispersées entre le musée Maillol, le musée d’art naïf à Nice et le musée d’art de Senlis notamment.